L'écureuil

L’écureuil
Quand j’écris, j’ai besoin de calme et… de solitude, afin de me permettre de m’évader, de m’envoler vers le pays de l’imaginaire.
Tout près de mon domicile, il y a une forêt, toute petite forêt, juste un coin pour m’asseoir et rêver d’un monde fantastique.

Voilà, la décision étant prise, je prends avec moi quelques cacahuètes, des raisins secs et un peu de pain, de l’eau, mon plus beau stylo et un cahier rempli de pages blanches.
Le long du chemin qui me conduit à la forêt voisine, je cherche dans ma tête, le personnage qui va devenir mon ami au cours des pages.
Arrivée dans le bois, je m’assieds sur une souche, j’ouvre mon cahier et je regarde la jolie page blanche… mais l’imagination tarde à venir. Je sors une cacahuète et commence à la décortiquer quand j’entends :
-. Tu m’en donnes une ?`
Je me retourne… mais personne n’est visible. Dommage, une personne qui avait le sens de l’humour… Par contre, devant moi, sur le sol, un petit écureuil me regarde avec un brin d’étonnement dans les yeux. J’ai envie de lui demander si c’est lui qui a parlé, mais je ne parle pas encore toute seule, même au milieu d’un bois.
Et…
-. Tu ne veux pas me donner une cacahuète ?
J’ai compris, je dois rêver, alors attention à ne pas parler, sinon c’est le réveil ! Je dépose une cacahuète devant lui et je le regarde. Il est attendrissant, d’abord il m’a regardée avec ses grands yeux étonnés comme pour me dire merci, et il a commencé à défaire la cacahuète pour enfin la manger, puis il est venu tout près de moi, il a saisi le bas de mon pantalon, il l’a secoué doucement, puis…
-. Je peux venir sur tes genoux ?
-. Oui viens, saute !
Et voilà le petit écureuil est sur mes genoux, et moi je ne suis toujours pas réveillée.
-. Qu’est-ce qu’il y a dans ce petit sac ?
J’ouvre le sac et il glisse sa tête dans l’ouverture et…
-. Dis ! J’ai faim, je vais tout manger et il pousse un petit cri, je pense qu’il riait.
Je le regarde dévorer tout mon casse-croûte et j’essaie de croire que je suis dans un bois avec un écureuil sur mes genoux, qui me parle tout en mangeant mon quatre-heures.
Mais je ne rêve pas, je vis dans un rêve, puis soudain j’ai peur, si quelqu’un l’entend parler, si quelqu’un l’emmène dans un laboratoire pour l’étudier.
Nonnnnnnnnnnnnnnnnn je ne veux pas !
-. Je pourrais venir vivre chez toi, tu sais ici, je n’ai plus d’amis. Les arbres sont malades et mes amis sont partis vers une autre forêt.
-. Oui, tu peux venir avec moi, mais fais-moi une promesse… ne parle jamais quand une autre personne que moi est près de toi, tu veux bien ?
-. Je vais te dire un secret, mais ne le répète à personne.
Il ri, saute sur mon épaule et me dit ces quelques mots dans le creux de l’oreille :
-. Tu es mon amie, alors sois sans crainte, il n’y a que toi qui entend mes paroles.


Alors si vous me croisez dans la rue… non non je ne parle pas toute seule… regardez bien, sur mon épaule, il y a un joli petit écureuil !!!
 

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