l'histoire
du mouton d'Ouessant

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Hollande : concours de béliers le 10 juin à Hattum. Autres concours : les 26 août (animaux certifiés indemnes visna-maëdi) et le 2 septembre (tous animaux)
ALLEMAGNE, concours national les 7 et 8 octobre 2006 à Nord Horn près de la frontière Hollandaise
FRANCE, les 26 et 27 août 2006, domaine de Menez Meur du Parc Régional Nature d'Armorique à Hanvec (29)

 

 

 

 

des origines à préciser...

Le mouton d'Ouessant ne devrait pas être considéré comme un animal "nain", ses membres ne sont pas atrophiés et son corps n'est pas raccourci. Au contraire, sa petite stature naturelle s'allie à une morphologie parfaitement proportionnée. L'Ouessant est donc une race à part entière caractérisée d'abord par sa petite taille. 

Les origines de ce petit mouton  ne sont pas vraiment connues.

On remarque toutefois qu'il appartient à un ensemble de races occupant toute la façade Atlantique de l'Europe et présentant des caractères similaires. Par exemple :
- le BLACK WELSH MOUTAIN SHEEP au Pays de Galles (Grande-Bretagne). Sur l'Internet au moins deux sites méritent une visite : voir le site n°1, voir le site n°2
- la XALDA dans les Asturies (Espagne). Sur l'Internet deux sites lui sont consacrés : voir le site n°1, voir le site n° 2, voir le site n°3.

Par ailleurs il semblerait qu'il existe aussi : 
- la BERCIANA en Galice orientale (Espagne),
- la MIRANDESA au Nord du Portugal.

 

 

 

 

 

 

                   Bretagne         autrefois les moutons étaient attachés

 
 

 

 

   

La couleur brune prédominait vraisemblablement au XIX° siècle. Un dessin, paru dans " l'acclimatation " en 1909, représente des moutons d'Ouessant noirs devant un gwasked :

 

 

En 1911, la  célèbre Encyclopædia Britannica ( XIe édition)  signale la présence de petits moutons noirs sur l'île :
"
USHANT (Fr. Ouessant), the most westerly of the islands off the coast of France, about 14 m. from the coast of Finistre, of which department it forms a canton and commune. Pop. (1906) 2761. Ushant is about 3850 acres in extent and almost entirely granitic, with steep and rugged coasts accessible only at a few points, and rendered more dangerous by the frequency of fogs. The island affords pasturage to a breed of small black sheep, and about half its area is occupied by cereals or potatoes. The male inhabitants are principally pilots and fishermen, the women working in the fields. Ushant was ravaged by the English in 1388. The lordship was made a marquisate in 1597 in favor of Ren de Rieux de Sourdac, governor of Brest. In 1778 a naval action without decisive result was fought off TJshant between the English under Keppel and the French under the Count dOrvilliers. "

 

A cette époque dominent en Bretagne des représentations de moutons noirs. Le gabarit de ces moutons continentaux est  également modeste :       
             ferme                                     

 

Sur l'île le tournant semble se situer vers les années 1904-1910, avec l'importation de moutons blancs (des monts d'Arrée ?). Les toisons blanches, faciles à teindre avec l'apparition dans le commerce de détail de teintures commodes d'emploi, sont probablement recherchées par les Ouessantines. Une carte postale du marché d'Ouessant, oblitérée en 1914, montre d'ailleurs une majorité de blancs :

    marché à Ouessant                                fille d'Ouessant                moulin

 

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Après la première guerre mondiale, avec l'élargissement des marchés et le développement des lourdes races anglaises, les métissages s'intensifient. (Il se dit aussi, que transportés par le cargo "le Mykonos" qui fit naufrage sur Ouessant, des moutons de race grecque auraient achevé le métissage. Ce fait n'est ni clairement daté, ni démontré).
   lande Ouessant                             phare d'Ouessant

mont saint michel

 

 

Quoi qu'il en soit les années 1925et 1930 constituent probablement une nouvelle rupture même s'il demeure des animaux au type bien marqué :
                              Bretagne                     

 

 

Les moutons actuellement visibles à Ouessant ne ressemblent plus à ceux d'il y a 100 ans :
                                             

 

 

 

Les certitudes manquent pour expliquer les particularités morphologiques de la race d'Ouessant, notamment sa petite taille. Des hypothèses multiples sont couramment avancées  :
 

La sélection naturelle ?

C'est un facteur à prendre en considération. L'île d'Ouessant, excessivement ventée (Bretagne), dépourvue d'arbres et offrant peu d'abris naturels aurait pu favoriser les petits animaux. Cette explication est partiellement recevable au vu du nanisme qui caractérise les vaches et chevaux sur les îles au climat rude. En 1900, plus de 6000 moutons d'Ouessant se partageaient, avec les vaches et chevaux, les 1562 hectares de l'île.

 

La sélection humaine ?

Elle joue probablement un rôle important. 
Un ouvrage de Françoise Perron, "Ouessant, l'île sentinelle", explique précisément les modalités de l'élevage traditionnel sur l'île. Le système a légèrement évolué au cours des siècles, mais est resté organisé sur l'alternance de l'attache des animaux et de la vaine pâture. Ainsi, entre le 15 mars et la Saint-Michel, les animaux sont attachés par deux sur les parcelles de leur propriétaire ou regroupés dans des enclos communs. En dehors de cette période les animaux circulent, en libre pâture, sur toute l'île. Cette pratique visait à protéger les champs cultivés et à assurer la survie des familles peu fortunées.
 

En 1912, dans son roman filles de la pluie, André Savignon raconte des pratiques encore en activité :


Il y avait donc deux dates importantes :
- le 15 mars (premier mercredi de février actuellement), jour de "foire", où les animaux étaient regroupés dans des enclos aménagés aux extrémités de l'île, identifiés grâce aux marques particulières faites aux oreilles (entailles et trous), puis emmenés par leur propriétaire. Les animaux vivaient ensuite attachés par deux, au moyen d'une corde de cinq mètres environ qui fixait leur aire de pâture quotidienne. 
- le 29 septembre, jour de la Saint-Michel, où les animaux étaient "libérés" et regroupés en un troupeau collectif.

Cette pratique ancestrale peut avoir favorisé une sélection à rebours. En effet, au 29 septembre, moment de la mise en troupeau commun, toutes les brebis ne sont pas encore saillies. Or, l'Ouessantine, souhaitant probablement maintenir quelques agneaux à l'attache afin de les consommer durant l'hiver, pourrait avoir eu intérêt à entraver ses plus beaux agneaux (les mâles de préférence) et à ne libérer que les plus chétifs dans l'espoir de les consommer plus gros au printemps suivant. Au sein du troupeau collectif, ce seraient alors de jeunes mâles, et les moins développés, qui auraient contribué aux dernières saillies des brebis ! 
Par ailleurs, la taille du cheptel estimée de 6 à 18 moutons par famille au XIX° siècle, et la finalité alimentaire immédiate, ne favorisaient pas l'entretien d'un beau mâle reproducteur. Au-delà d'un an, les béliers ne grandissent plus guère et leur viande prend un goût plus prononcé, alors pourquoi les conserver alors qu'un agneau mâle peut, dès 4 mois saillir les brebis ? 
Mais tout ceci ne constitue qu'une hypothèse de plus. Seules des études approfondies  permettront de la valider ou la rejeter.

 

   
 

Les recherches historiques sont à approfondir. Si vous détenez des documents ou des informations qui pourraient compléter cette page, c'est avec plaisir que je les publierai sur ce site.

                                                                        

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En 1976, Monsieur Paul Abbé et ses amis entreprennent le sauvetage de la race. Ils s'appuient sur des troupeaux ayant conservé le type " primitif " et utilisés sur le continent pour agrémenter de grandes propriétés familiales. La plupart de ces élevages continentaux descendent du cheptel de la famille De GOULAINE qui possédait des moutons d'Ouessant depuis au moins 100 ans dans sa propriété de Saint-Etienne de Corcoué en Loire-Atlantique. Grâce au G.E.M.O. (groupement des éleveurs de moutons d'Ouessant) l'effectif français est passé de 486 animaux en 1977 à plusieurs milliers actuellement. 
C'est donc par sa fonction d'animal d'agrément que le mouton d'Ouessant survit à ce XX° siècle.

 
 

 

 

En ce début de XXI° siècle, le mouton d'Ouessant est considéré comme sauvé. En Hollande, plus de 5000 moutons sont élevés par des amateurs qui se sont regroupés au sein du F.O.S. , en Allemagne une association vient de se créer,  il y a quelques éleveurs en Belgique, en Grande-Bretagne, en Suisse, en République Tchèque…

 

 

 

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