C’est le règlement
(CE) n°21/2004 du
Conseil du 17 décembre 2003 qui définit le système européen
d'identification et d'enregistrement des animaux des espèces ovine et
caprine. |
Tout détenteur doit : |
- identifier chaque
animal
- tenir à jour un registre d’identification
- établir des documents de circulation |
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En France, le
décret n° 2005-1557 du 13
décembre 2005 relatif à l'identification des animaux des espèces ovine et
caprine modifie donc le code rural par les précisions suivantes :
« Art. R. 653-31. - Tout détenteur d'un ou de plusieurs ovins ou caprins,
à l'exception des transporteurs et des personnes responsables ou des
propriétaires de centres de rassemblement, est tenu de se déclarer auprès
de l'établissement de l'élevage mentionné à l'article L. 653-11 afin de se
voir attribuer un numéro national d'exploitation selon les modalités
définies par arrêté du ministre chargé de l'agriculture.
« Art. R. 653-32. - I. - Tout détenteur d'un ou de plusieurs ovins ou
caprins est tenu d'identifier ou de faire identifier chaque animal né sur
son exploitation.
« Art. R. 653-35. - Tout animal déplacé sur le territoire national entre
deux exploitations distinctes doit être identifié dans les conditions
fixées à l'article R. 653-32 et être accompagné du document de circulation
prévu à l'article 6 du règlement (CE) n° 21/2004. Les informations devant
figurer sur ce document sont définies au C de l'annexe du même règlement,
précisées et complétées, en tant que de besoin, par arrêté du ministre
chargé de l'agriculture. Cet arrêté définit également les modalités
d'utilisation et de conservation du document de circulation.
On se reportera utilement à l’annexe de l’arrêté du
19 décembre 2005 qui
définit très précisément les obligations, les rôles et les missions des
différents acteurs vis à vis de la réglementation européenne.
Par ailleurs, les sites Internet de
l’institut de l’élevage et du
Groupement de Défense Sanitaire 38 donnent des explications d'une
remarquable clarté. |
1°)
IDENTIFIER
poser des repères dès la naissance : |
En France les détenteurs de moutons d’Ouessant se déclarent à leur EDE
(Etablissement Départemental de l’Elevage) qui attribue un indicatif de
marquage propre à chaque « exploitation », c’est gratuit.
L'EDE fournit ensuite des repères. Ils ne sont pas gratuits ..!.!.!
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Depuis juillet 2005 est utilisée une nouvelle numérotation de 11 chiffres,
en 2 parties :
- les 6 premières positions correspondent à l'indicatif de marquage qui
permet de faire le lien, au moyen d'une table de correspondance, avec le
N° de l'exploitation de naissance de l'animal.
- les 5 dernières positions correspondent au numéro d'ordre pour un
indicatif de marquage.
A la commande le détenteur doit bien préciser qu’il s’agit de boucles
auriculaires métalliques pour des moutons d’Ouessant car, du fait de la
petite taille des oreilles, des repères spécifiques sont autorisés :
Arrêté du 22 décembre 2005
portant agrément des marques auriculaires d'identification des animaux
des espèces ovine, caprine et bovine :
Article 4 :
Dans le cadre de l'identification des animaux de l'espèce ovine de
race « Mouton d'Ouessant » et « Soay » et les animaux de l'espèce
caprine dont la hauteur au garrot à l'âge adulte ne dépasse pas 55
centimètres, le ministre chargé de l'agriculture agrée les repères
auriculaires suivants :
- le modèle « Brassite petit modèle aluminium », de la société Vétal,
de code d'agrément « FR 82 » ;
- le modèle « Quick », de la société Chevillot, de code d'agrément «
FR 81 ».
(Parution au J.O n° 15 du 18
janvier 2006 page 683 texte n° 78) |
Les agneaux sont identifiés sur leur lieu de naissance, le plus tôt
possible et en tout cas avant 6 mois. Un repère identique est posé à
chacune des oreilles. L’animal ne changera plus jamais de numéro, même
s’il change de propriétaire ou perd l’un des deux repères.
Le détenteur, en cas d'anomalie de pose d'un repère d'identification
(erreur d'appariement, encliquetage à vide...) doit :
- lorsque le cas survient tors de la pose du premier repère
d'identification, remplacer celui-ci par un autre repère d'identification
et noter dans son registre le numéro d'identification du repère
inutilisable ;
- lorsque le cas survient lors de la pose du second repère
d'identification, remplacer celui-ci par une boucle provisoire puis
procéder à un re-bouclage « à l'identique ».
- suite à sa chute ou à son illisibilité, un repère sera remplacé par « un
repère à l'identique » à commander à l’EDE. Evidemment ce repère de
remplacement comportera exactement les mêmes inscriptions officielles que
celles du repère perdu.
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Attention : les animaux nés avant
juillet 2005 ont été identifiés avec un repère unique. Ils bénéficiaient
déjà d'une dérogation pour le
bouclage. L’identification était composée du code FR suivi d’un
n°d'exploitation à 8 chiffres et d’un n°d'ordre à 4 ou 5 chiffres. Ces
animaux, nés avant juillet 2005 et toujours vivants, conservent cet ancien
repère qui reste agréé. Il est totalement interdit de les re-identifier
avec la nouvelle numérotation à 11 chiffres. Cependant, afin de sécuriser
le système d'identification face au risque de perte, leur détenteur peut
procéder à un sur-bouclage en leur apposant une deuxième boucle définitive
saumon comportant un numéro identique à celui du premier repère. L'EDE est
responsable de la gestion des repères de sur-bouclage.
Ces animaux nés et identifiés en France avant juillet 2005, même expédiés
vers un autre Etat membre après cette date conservent leur identification
d'origine.
Par ailleurs, tout détenteur-naisseur doit vérifier dans son registre
d'élevage l’exactitude des numéros d'identification attribués aux animaux
nés avant juillet 2005.
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2°) ENREGISTRER
tenir un registre d’élevage
et d’identification :
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Le registre d'élevage est un document qui existe depuis plusieurs années.
Il permet de suivre l'évolution du cheptel par l'enregistrements de toutes
les entrées et sorties : naissances, achats, ventes, morts... Ces
enregistrements se présentent en trois colonnes, les jeunes, les brebis et
les béliers.
Ce registre d'élevage est maintenant complété par le registre
d'identification. Outre les noms, adresse et numéro d’élevage du
détenteur, le registre doit contenir :
- un double ou une copie de tous les documents de circulation. Si
l'ensemble des informations contenues dans les documents de circulation
est enregistré dans une base de données, les documents de circulation
peuvent n'être conservés que 3 ans.
- un double ou une copie du document d'enlèvement des cadavres ;
- une liste des repères livrés sur laquelle doit être précisée la date de
pose de chacun des repères (le carnet de naissance est autorisé s'il est
tenu de façon régulière, la date de naissance étant alors assimilée à la
date d'identification) ;
- le tableau du remplacement des repères donnant la correspondance entre
les numéros des boucles provisoires et les numéros des animaux concernés
ainsi que la date de pose des repères de remplacement provisoire et de
remplacement à l'identique.
- en cas d'introduction d'animaux sur le territoire national en provenance
de pays tiers, un justificatif de l'EDE comportant le numéro EDE et
l'indicatif de marquage de l'exploitation concernée, la liste des numéros
d'identification apposés et des numéros d'identification d'origine, la
date d'arrivée des animaux, la date à laquelle I'EDE a été prévenue de
leur arrivée et la date de re-identification.
NB : Les registres d'élevage et d'identification peuvent être mis à la
disposition des détenteurs, à leur demande, par les EDE. Cependant, pour
autant qu'ils contiennent toutes les informations ils peuvent être d'un
format libre, imprimé ou informatisé. |
3°)
ETABLIR
des documents de circulation :
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Le document de circulation ne s'applique qu'à la circulation des animaux
vivants.
L'obligation d'établir un document de circulation ne s'applique pas aux
mouvements de transhumance, ni aux déplacements de ou vers une clinique
vétérinaire.
Le document de circulation doit être conservé 5 ans s'il s'agit de la
partie « mouvements » du registre d'identification.
Le détenteur de départ a la responsabilité de renseigner le document de
circulation et de le remettre signé au transporteur.
Le transporteur et le détenteur d'arrivée ont pour obligation de le
renseigner à leur tour, de le signer et d'en garder copie.
L’EDE est chargé de fournir le modèle de document de circulation aux
détenteurs qui lui en font la demande. Il est aussi chargé de fournir des
documents de circulation autocopiant vierges aux détenteurs qui lui en
font la demande.
Les détenteurs peuvent éditer et utiliser un document qui leur est propre.
Si vous n'avez pas le temps de contacter votre EDE vous pouvez
télécharger
et imprimer
le document suivant qui contient les informations minimales. |
4°) un petit lexique : |
Animal : tout animal des espèces ovine et/ou caprine.
Animal échangé : animal identifié dans un pays membre de I'UE qui a fait
l'objet d'au moins un mouvement entre 2 pays de I'UE.
Animal importé : animal en provenance d'un pays non membre de l'Union
européenne.
Détenteur : toute personne physique ou morale responsable d'animaux, même
à titre temporaire, à l'exception des cabinets ou cliniques vétérinaires.
Détenteur naisseur : tout détenteur d'un ou de plusieurs ovins et/ou de
caprins reproducteurs exerçant leur fonction de reproduction.
Document de circulation : document, conforme au modèle défini par le
Ministère chargé de l'agriculture, destiné à accompagner chaque
déplacement d'animaux. Une copie du document de circulation est archivée
dans le registre du détenteur de départ (ou du responsable de
l'exploitation dans le cadre d'un marché), du détenteur d'arrivée des
animaux (ou du responsable de l'exploitation dans le cadre d'un marché),
ainsi que du transporteur.
Élevage ou exploitation d'élevage : une exploitation d'élevage est une
exploitation dans laquelle des animaux sont détenus en vue de la
reproduction et/ou de l’engraissement.
Élevage naisseur : exploitation d'élevage ou la production est liée à la
présence de reproducteurs et à leur fonction de reproduction.
Éleveur : détenteur d'animaux dans une exploitation d'élevage.
Exploitation : tout établissement, toute construction, ou dans le cas d'un
élevage en plein air, tout milieu, dans lequel des animaux sont détenus,
élevés ou manipulés de manière permanente ou temporaire à l'exception des
cabinets ou cliniques vétérinaires.
Identification : processus officiel qui se matérialise par la pose sur un
animal de repère(s) d'identification portant un code pays et un numéro
national d'identification ainsi que la tenue et la mise à jour d'un
registre par le détenteur de l'animal.
Indicatif de marquage : numéro à 6 chiffres qui permet de faire le lien,
au moyen d'une table de correspondance ou d'un fichier, avec le numéro
d'exploitation. Il compose la première partie du numéro d'identification
des ovins et/ou des caprins.
Maître d'œuvre de l'identification : l'établissement départemental ou
interdépartemental de l'élevage (EDE)
Numéro national d'identification : numéro attribué à chaque animal de
façon unique par l’ EDE, et dont le format est commun à l'ensemble des
animaux du territoire national.
Numéro d'ordre : numéro à 5 chiffres qui compose la deuxième partie du
numéro d'identification des ovins et/ou des caprins permettant
d'identifier un animal individuellement au sein d'une même exploitation.
Ce numéro est unique dans le temps. Selon les exploitations, la première
position du numéro peut indiquer un millésime.
Paire de boucles : ensemble de deux boucles portées par un même animal sur
chacune des oreilles.
Premier et/ou deuxième repère d'identification
Lorsqu’un animal doit être identifié avec deux repères pour se conformer à
la règlementation, on parlera de 1er ou 2eme repère pour distinguer
l‘ordre d'apposition.
Re-identification : processus officiel qui se matérialise par la pose, sur
un animal déjà identifié selon un processus jugé non compatible avec le
dispositif d'identification national, d'un repère d'identification portant
un numéro national d'identification ainsi que la mise à jour d'un registre
par le détenteur de l'animal. Par exemple : cas des animaux importés de
pays tiers.
Re-bouclage : opération consistant à remplacer un repère perdu ou devenu
illisible par un autre repère afin de maintenir l'identification d'un
animal selon les règles en vigueur.
Selon le cas, il peut s'agir d'un repère de remplacement provisoire ou
d'un repère de remplacement « à I’ identique ».
Registre d'identification :
il est tenu et mis à jour par chaque détenteur
d'animaux et regroupe notamment les caractéristiques de l'exploitation, le
recensement des animaux qui y sont détenus ainsi que leurs mouvements.
Repère d'identification : tout support agréé par le Ministère charge de
l'Agriculture destiné à identifier de façon réglementaire des animaux avec
un numéro national d'identification unique et individuel précédé du code
pays.
Repère de remplacement provisoire : repère spécifique destiné à être
apposé sur un animal qui a perdu l'un de ses deux repères d'identification
et lui permettant d'attendre dans l'exploitation où il se trouve et dans
les délais réglementaires, l'apposition d'un repère de remplacement à
l'identique.
L'apposition d'un repère provisoire implique d'établir un lien
documentaire (registre) entre le numéro porté par ce repère et le numéro
d'identification de l'animal.
Repère de remplacement à l'identique : repère utilisé dans le cadre de la
procédure générale de re-bouclage destiné à remplacer un repère
d'identification suite à sa chute ou à son illisibilité et comportant les
mêmes inscriptions officielles que celles du repère d'identification
perdu. En outre, il comporte un marquage particulier permettant de le
distinguer des repères originaux. |
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Ces déclaration
et identification de l'élevage sont obligatoires même pour les
non agriculteurs. Il est indispensable que les éleveurs-amateurs
s'imposent cette discipline. Les formalités sont gratuites ! Et
moyennant un paiement modeste, l'Établissement Départemental de l'Élevage
envoie à l'éleveur les boucles réglementaires ainsi qu'une pince
adaptée pour les fixer à l'oreille. Il est très important de signaler
à la commande qu'il s'agit de moutons d'Ouessant.
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